Suite a mon post sur le financement des festivals, un jeune blogueur m’a mis au defi.

Vincent Geloso publie sur son site un post condamnant le financement des activites culturelles. Je lui repondrai au cours des prochains jours et il repondra egalement au post qui suit. Ca ne vous empeche absolument aucune le commenter entre-temps…

Je n’aime pas nos subventions. Au meilleur des mondes et dans des conditions ideales de marche il n’y en aurait nullement, ni dans la culture ni dans d’autres secteurs. Seulement voila, nous ne vivons gui?re dans un marche ideal et la culture n’est pas une « marchandise » comme nos autres. Un angle d’approche puriste et dogmatique sur cette question aurait quant a moi des consequences economiques, culturelles, sociales et politiques qui ne valent bien simplement jamais le cout des aides accordees a ce secteur.

Resumons brievement l’intervention gouvernementale.

L’Etat est lui-meme 1 joueur par l’entremise des societes d’une Couronne et d’Etat (Radio-Canada, l’ONF, Tele-Quebec) et il intervient au niveau de la reglementation (quotas pour la chanson francophone, regles sur la propriete des medias, obligations Afin de les cablodistributeurs de creer des fonds pour la production). Mes gouvernements subventionnent egalement nos industries culturelles par l’entremise de programmes d’aide particuliers date un’occhiata al sito web qui Afin de la television et le cinema, les magazines, le disque, plusieurs evenements et festivals ainsi que les musees et les institutions comme l’OSM ou l’Opera de Montreal. Ils ont aussi adopte des mesures fiscales (credits d’impots) pour soutenir le secteur.

Y aurait-il une veritable creation canadienne en cinema et en television sans l’aide de l’Etat ? Je ne le crois gui?re. Meme avec des subventions, il est difficile de concurrencer la quantite, la qualite et l’accessibilite une production americaine. Sans subventions, c’est carrement impossible. Le marche americain est 13 fois plus gros que le marche canadien anglais cela permet a les voisins de produire a gros budget et d’exporter a prix bas des series comme CSI ou Beautes Desesperees. Laisser aller le marche tel bon lui semble, c’est se condamner a ne consommer que des produits americains. Ceux qui veulent liberaliser totalement ce marche ne font aucune difference entre une serie televisee et un pantalon. Moi, j’en vois une !

J’ai production quebecoise pourrait i?tre aneantie par la suppression des aides gouvernementales.

Pour attirer des auditoires consequents, il va falloir y mettre le tarifs. Prenons la collection Mes Boys qui coute 450 000 dollars la demi-heure. Radio-Canada ne dispose que de six minutes pour vendre de la publicite et ne peut pas obtenir pour ces pubs environ 20 000 dollars les 30 minutes. Faites le calcul, impossible de produire une telle serie sans aller chercher plus de 210 000 dollars par emission des rediffusions, des commandites, du placement d’article et des sommes provenant du Fonds canadien Afin de la television et des credits d’impots federal et provincial. Et, malgre l’ensemble de ces acrobaties fiscales et comptables (j’ai travaille pendant un an dans ce secteur), le financement d’une ?uvre documentaire ou de fiction attrayante reste Sans compter que qui plus est ardu.

Mes Boys ne semblent peut-etre gui?re le meilleur exemple d’la culture quebecoise qu’il faudrait tant preserver et soutenir, mais retenons que sans les programmes gouvernementaux toute creation originale susceptible de sublimer aupres du grand public des ?uvres et les artisans canadiens et quebecois est impensable.

Ne pas financer la culture, ceci souhaite penser qu’il faut faire une television bon marche qui n’offre que des productions etrangeres traduites. Au nom de la purete ideologique, on va pouvoir trouver que c’est tres vilain de subventionner la culture et se contenter des reprises des Joyeux Naufrages (apres bien une telle emission n’a que 40 ans…) Est-ce votre que nous voulons ?

Cela n’y aurait aucun cinema canadien sans les programmes gouvernementaux. Les magazines americains domineraient le marche canadien sans les programmes d’aides (j’ai ete editeur de magazines pendant de nombreuses annees).